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Pourrions-nous juste rester allongés sur les trottoirs les routes à écouter l'histoire de ceux qui marchent?

31 décembre 202021 juin 2021

Je suis le monde

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Ressac

« Là où vont nos pères » Shan Tan

Hier soir[1] une amie – une sœur – me raconte : « J’ai rêvé de nous cette nuit, nous étions à la plage et on se baignait. Et puis d’un coup, une vague énorme ! flippante ! puis le calme. Une autre vague, puis le calme. Je suis sortie de l’eau…»

L’image était claire, foudroyante, mon corps criait. Je me sens comme au milieu des vagues, ballotée de droite et de gauche et puis de temps en temps une accalmie, au loin la côte, rassurante. Mais de nouveau le vent, la houle, les manœuvres. Me vient alors cette phrase de Ghérasim Lucas, glanée dans mes cahiers ces derniers jours : La pure violence de comment dans Comment se délivrer de soi-même ? 

Car toutes ces voix que j’écoute en boucle font tanguer mon esprit. L’errance me guette : Qui suis-je ? D’où je viens ? Où je vais ? « C’est quoi mon phare ? » (et là j’entend clairement la voix d’Elena dans mes écouteurs). Ces questions se devinent dans chaque entretien et c’est aussi en substance, celles que posent Shan Tan dans Là où vont nos pères, œuvre support à la pièce chorégraphique Intersections de la compagnie Empreintes, pour laquelle Clémence m’a donné rendez-vous un jour de septembre 2015. Depuis, au large du spectacle, j’ai tenté de saisir le hors – champs, la mécanique de création ainsi que les sujets, vastes et délicats, que sont l’exil et la migration. Alors, j’ai invité chaque danseuse et chaque musicien du projet, chaque participant des ateliers, à converser sur les thèmes de le bande-dessinée, dans l’intimité d’un lieu public ou privé – « abri temporaire » pressenti ensemble; En marchant, le plus souvent. De cette façon, je voulais explorer le déplacement physique et géographique, le mouvement et la mémoire du corps. L’attente aussi : dans les gares et les aéroports, les cafés et les parkings. Entre, des trains et des avions, des navigations, des dérives et des doutes, des voix (es), des destinations.

 

Quelles formes prennent nos exils ? C’est la question que je me suis posée. Et puis surtout, je me suis demandée si on portait des gilets de sauvetage et comment on évite le naufrage. J’ai établi une typologie de nos phares, lumières au milieu de la nuit.

[1] Le 14 avril 2016 à Toulouse, place de la Halle aux grains.

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